Le Balcon une pièce de Jean Genet |  Jusqu'où nous menera l'image? Le fantasme et l'absolu. | Entouré par la révolution, "cerné par la grêle et la mitraille", le Balcon est un antre solennel, un refuge où "tout fout le camp, s'élève et [s'] emporte".
La tenancière de ce bordel, Irma, accueille ses visiteurs dans ses salons fantasmatiques où "la crasse et la misère sont magnifiées." "Salons, filles, cristaux, dentelles": les clients viennent se satisfaire dans ses miroirs et dans ses jeux.
"Vous le savez, les scénarios sont tous réductibles à un thème majeur. _ Et c'est? _ La mort."
C'est pourquoi ce claque de reflets et de hanches laiteuses est orchestré avec sévérité. Irma sait que l'éclat des jeux et la puissance des émotions dépend de la ferveur avec laquelle on joue et l'on croît.
A l'intérieur du Balcon, au milieu des velours, la vie est faite de figures solennelles et grotesques qui condensent les aspirations les plus nobles et les plus mesquines du monde. Les jeux et les salons reflètent les ambitions réelles des clients, leur somptueuse mégalomanie et leurs terribles angoisses.
Mais à l'extérieur la révolte gronde et se rapproche, on l'entend gagner du terrain. La monarchie est en déroute: le palais royale n'est plus qu'une explosion ininterrompue... |
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